Témoignages

Nous, les immigrants qualifiés
Prendre la décision de partir n’est jamais facile. Il faut une bonne dose de courage, de témérité et de hargne, pour braver l’inconnu, ayant comme seuls bagages quelques valises, un peu d’argent ramassé pendant toute une vie, mais surtout notre cartable, où se trouve la chose la plus précieuse à nos yeux, nos DIPLÔMES, et nos années d’expérience! Le nôtre, celui de mon mari et moi, était ROUGE. Il était dans notre bagage à main et nous le serrions très fort contre notre poitrine, pour ne pas prendre le risque de le perdre. De l’autre main, nous tenions notre fille de 4 ans, à qui nous racontions le pays de la paix de la liberté, de la neige et de l’été indien, mais surtout, celui où nous allions faire valoir notre intelligence et notre savoir-faire. Pour être sélectionné, il faut avoir des diplômes supérieurs et un compte bancaire consistant. Ceux qui arrivent ici sont une mine d’or qualifiée, dont les employeurs doivent tirer le meilleur. Ils sont ingénieurs, architectes, avocats, chefs d’entreprises, pilotes, psychologues, infirmiers, médecins, enseignants universitaires, en plus d’être de parfaits francophones!

Nous avions tous le statut de travailleurs qualifiés sur nos visas! Et nous en étions fiers! Chez moi, en Algérie, j’ai commencé par être conseillère en orientation scolaire, puis intervenante sociale dans un centre pour inadaptés mentaux. Ensuite, chargée de projet dans la Chambre des Métiers d’Artisanat, dans la ville d’Alger. Ce projet fou consistait à faire adhérer à cette institution plus de 4 000 artisans et petites entreprises. Je n’avais aucune expérience dans ce domaine, mais j’avais l’essentiel, mes compétences intellectuelles et psychologiques, à savoir : la maturité, la rapidité d’apprentissage, l’écoute, l’efficacité d’exécution et d’analyse. Un an après, tout était structuré, ce qui nous a valu les félicitations directes et écrites du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, en personne! Deux années après, le même ministre m’a proposé de travailler avec son équipe pour représenter l’Algérie à l’Exposition universelle de Lisbonne 1998, au Portugal. Je n’ai pas hésité à relever un autre et beau défi et non le moindre! À un moment où l’Algérie avait l’image d’un pays ensanglanté par les actes terroristes, les attentats, un génocide islamiste sans précédent, il fallait être là, relever la tête dignement et continuer à se battre, et en tant que femme, la résistance était un défi quotidien!

Plus tard, j’ai continué mes études en psychologie clinique. Il y avait un besoin critique d’écoute, d’interventions psychologiques, auprès de la population meurtrie par la situation du pays.

J’ai ensuite démarré ma propre entreprise, un café internet, un autre défi. J’ai géré ma boite et mes employés efficacement et j’ai réussi à en faire le meilleur café internet de ma ville (Bainem), toujours en utilisant mes compétences personnelles, celles que j’ai rapportées
avec moi dans mon cartable ROUGE!

Arrivée ici, comme beaucoup, je ne m’attendais pas à peiner durant trois années à tenter de trouver du travail dans ce pays dans lequel j’avais choisi de vivre avec ma petite famille. Cependant, je me disais : «Certes, le système et la manière de fonctionner sont différents, mais j’apprendrai facilement.» Je croyais au potentiel énorme et transférable de toutes mes années d’études et de travail. Au fond de moi, je savais que ce potentiel me servirait à intégrer facilement le monde du travail au Québec.

Lorsque j’ai rencontré monsieur Daniel Gauthier, directeur général d’Action RH Lanaudière, ce dernier m’a posé une question : « Qu’est-ce que vous cherchez exactement?» Bonne question! Au début, je savais exactement ce que je voulais faire, mais à force d’envoyer des CV, de chercher partout, on finit par se perdre et se disqualifier soi-même. La frustration nous envahit, on cherche n’importe quoi, et on s’éloigne peu à peu de son domaine de compétence. Qu’on le veuille ou non, l’aspect financier nous rattrape. Pour nos besoins quotidiens et ceux de nos enfants, qui ne cessent de réclamer le droit d’avoir des choses comme les amis de l’école, on finit par rentrer dans le cercle de la déprime et de l’isolement, alors que d’où l’on vient, on a survécu au pire.

Puisque je suis une personne positive, voici comment dans mon cas, s’est produit le miracle. À la suite de la publication de mon cri du cœur dans l’infolettre d’Action RH Lanaudière, monsieur Barthelemy Lokoka, alors directeur d’AMINATE, m’a proposé de commencer avec l’organisme, mais comme bénévole. Dur de faire du bénévolat alors qu’on a besoin d’argent! Néanmoins, j’ai décidé de relever le défi; après tout, les propositions ne pleuvaient pas! Si c’était le prix à payer pour entrer dans le monde du travail au Québec, eh bien, allons-y. J’ai recommencé à zéro. En tant qu’immigrante, ça tombait bien; qui pouvait, mieux que moi, comprendre la cause des immigrants et la défendre? Deux mois après, AMINATE m’a officiellement offert le poste d’intervenante sociocommunautaire, et trois ans plus tard, j’ai été nommée coordinatrice.

Aujourd’hui, ma valise enfin posée, je mets mon expérience et ma volonté d’aider au service des nouveaux arrivants. Comme moi, ils doivent tout recommencer, se trouver de nouveaux repères, renoncer à certains, gérer leurs nombreux deuils et s’intégrer. Pour y arriver, il faudrait sentir que la société d’accueil est prête à nous accueillir et surtout à nous accepter; sinon, le processus est biaisé d’avance! Ma devise est : « Oui à l’intégration intelligente, mais pas à l’assimilation, sinon, nous risquons de nous voir amputés de notre richesse culturelle et humaine, de notre identité personnelle qui fait partie de nos bagages! »

Ici, je m’adresse à vous, messieurs les employeurs, et chefs d’entreprises. Soyez curieux envers les immigrants qualifiés, regardez leur CV, cherchez à les rencontrer. Formez-les aux postes pour lesquels ils postulent. Ils donneront alors le meilleur d’eux-mêmes. Vous aurez la chance de tomber sur des perles rares!

Voilà, je voulais apporter ce message d’espoir à tous ceux qui arrivent dans ce pays. Je veux leur dire de persévérer, de croire en eux et de faire valoir leurs compétences. Il faut bouger sans cesse, et ne jamais baisser les bras. C’est en arrosant quotidiennement une graine qu’elle finit par germer et donner de beaux fruits. C’est la logique même de la nature, rien ne se fait dans l’inertie et l’inaction, et comme m’a dit une amie : « Maintenant que la porte est derrière toi, il te reste à avancer. » Eh bien, moi je compte bien aller loin ! Je suis Québécoise, mes origines sont algériennes et ma citoyenneté est canadienne. J’ai adopté la ville de Terrebonne pour sa qualité humaine et environnementale, et j’aspire à en être un élément actif et à participer à son essor. Par-dessous tout, nous tenons mon mari et moi, à élever notre enfant dans le respect des valeurs universelles et humaines de la société québécoise.

Hassiba Idir, directrice d’AMINATE



Merci beaucoup, Hassiba et Andrea pour le bon travail. Votre soutien nous donne la force de vaincre les obstacles.

Reena Buhorah-Bundhoo, île Maurice


La chaleur des épouses mauriciennes fait certes fondre les cœurs. Pour ce qui est du froid, on en rira ensemble en mai 2015. Nous avons trouvé en AMINATE un refuge, un guide, un ami… Que dire de plus, si ce n’est que bonne continuation dans votre dévouement. Merci pour l’accueil!


Sonia Etienne Ameerkhan, île Maurice


Le service est parfait pour les nouveaux arrivants. C’est un travail très bien organisé pour aider les familles, c’est formidable la façon de nous accueillir tous.

Silvia Guerra, Guatemala


Comme nouvelle arrivante immigrante au Québec, j’étais perdue, désespérée, je ne pouvais pas travailler et des avocats m’avaient dit que je ne pouvais pas avoir le permis de travail. J’ai eu à m’informer auprès de plusieurs ONG et par le biais d’une autre association, j’ai connu AMINATE et plus particulièrement Sandra Gordillo, une personne chaleureuse, accueillante, avec une bonne maitrise de son domaine, qui t’écoute et t’oriente dans toutes les démarches. AMINATE m’a beaucoup aidée pour obtenir mon permis de travail et je l’ai eu, merci beaucoup. Sandra continue à être là chaque fois que j’ai besoin d’eux.

Alima Diarra, Cameroun


AMINATE est une équipe d’experts très organisés offrant des services de très haute performances aux nouveaux immigrants, et éclaire ainsi tous les chemins de réussite pour une intégration meilleure et dans une ambiance multiculturelle d’un apport majeur. Moi et ma famille, nous avons fait nos premiers pas avec cette équipe plus que formidable et qui a été toujours présente pour nous. Merci Mme Hassiba, la responsable, merci Sandra et toute l’équipe.

Famille Kendi, Algérie


Je suis tellement heureuse d’avoir l’occasion de témoigner! Pour ma famille et pour moi, AMINATE a été plus qu’un organisme d’accueil. AMINATE est le lieu où on a trouvé de l’appui inconditionnel. AMINATE est la main qui est toujours ouverte pour aider. AMINATE est le lien qui nous a permis de retrouver nos racines et de connaître la diversité de cette belle province. Enfin, AMINATE est un deuxième foyer pour nous, les immigrants.
J’ai l’espoir que mon texte n’ait pas beaucoup d’erreurs. C’est une façon de vous dire merci à vous qui nous avez aidé grandement! Bonne journée!

Marielena Ciangherotti